De retour d'Amazonie. Là-bas, la vie est une grande leçon...d'humidité. Des seaux de pluie à n'en plus respirer, un air d'eau, une jungle où rien ne sèche jamais, ni les vêtements, ni la peau, ni les idées au fond...
Au bord du Madré de Rios, rien n'est vraiment "solide". Dans le seul bar de mon coin, un vieux billard américain et une bière un peu tiède. Devant la porte, des locaux attendent qu'on les attende. Le bateau nous attendra lui aussi, pour aller un peu plus en amont du fleuve, là où il n'y a plus grand chose à manger des yeux, si ce n'est quelques caïmans et de rares aras (on dirait du Lavilliers).
Je ne peux évidemment me faire une idée à partir de mon infinitésimal aperçu de cette immense poumon chlorophyllien. J'ai simplement l'intuition qu'il nous est vital et que l'agresser davantage serait totalement suicidaire. Il est des orpailleurs, des pétroliers ou des entreprises forestières qui semblent se fiche de cette question. À chacun d'entre nous, avec toutes les structures concernées, d'être intransigeant sur le laisser-filer.
Une proposition qui me vient par homonymie : en Amazonie, nous sommes si loin d'amazon et des Gafa (inatteignables là-bas au demeurant) qu'il conviendrait peut-être d'attirer leur attention sur leur mission universelle. Non pas qu'ils soient responsables de ce qui pourrait être cataclysmique, mais, à bien y regarder, ce sont bien eux et non plus les États qui, aujourd'hui et grâce à des montages fiscaux dont on pourrait parler, ont à la fois l'argent et la capacité d'agir sans trop se soucier des frontières.
Allez les billiardaires, un effort pour le monde et pour tout le monde s'il vous plait.
D'ailleurs, juste une petite question: Amazon paie-t-il déjà des royalties à l'Amazonie, sinon pour usurpation d'identité, du moins pour droits d'auteur?